De nombreuses pistes ont émergé à l’occasion de nos recherches, certaines prometteuses, d’autres moins satisfaisantes… Ludique pour l’une, reprenant le tracé des dessins que faisait Picasso sans lever son pinceau ; figurative pour l’autre qui s’intéresse au regard intense de l’artiste et où l’initial P devient un nez au milieu de la figure ; c’est finalement celle qui nous parut la plus propice au développement d’une véritable identité que nous avons choisie : le décalage.
Le signe que nous proposons exprime une perturbation. Pablo Picasso a marqué de manière absolue l’histoire de l’art, et même l’histoire sociale ou politique, nous l’imaginons comme le point de cristallisation d’une rupture profonde. Ce signe est également le fruit d’un contraste entre une forme de rusticité et une très grande précision. En introduisant le grain de sable, il créé une interrogation mais n’y répond pas, il invite au regard en aiguisant les appétits.
Pour la dimension cinétique de ce signe, les lettres coulissent les unes contre les autres. Le mouvement est traduit par le noir et le blanc qui donnent sa franchise à l’expression plastique.
Nous cherchions une manière de rendre sensible la singularité de l’artiste, de son œuvre et de son importance. Mais nous avons également travaillé avec le contexte du musée : le signe exprime avec force et simplicité un « mystère Picasso » mais il entre également en résonnance avec l’architecture du musée. Il participe ainsi au langage formel fait de volumétrie en décaissés du musée.
Pour décrire le signe que nous avons créé, chacun trouvera le terme qui lui paraît le plus approprié : brisure, rupture, faille, glissement, décalage…
C’est un signe qui ne s’épuise pas et dont la perception se renouvelle selon les points de vue.
La charte graphique est basée sur un vocabulaire graphique dépouillé dans lequel le décalage peut trouver des déclinaisons sans cesse renouvelées pour toutes les applications que l’agence a développé : signalétique, édition, motion design…